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Associations : quelle place pour le développement durable ?

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La conférence Paris-Climat 2015 dite COP21 est, plus que jamais, l’occasion de prendre conscience de la réalité planétaire des perturbations climatiques, de notre responsabilité en la matière ainsi que de la mobilisation nécessaire.

© Illustration : Margot Merandon

© Illustration : Margot Merandon

 

Nous sommes entrés depuis un siècle dans une période particulière de l’histoire de l’humanité. L’exploitation des ressources fossiles, accumulées au cours de centaines de millions d’années, a fourni à notre génération (du moins ici, « au nord ») des capacités - impensables jusque-là - de communication, de puissance et de confort. Des facilités offertes en abondance et en forte croissance grâce à la puissance des technologies et des entreprises multinationales permettant d’exploiter sans limite la terre entière, son sous-sol jusque sous les mers. Nous avons été capables à ce jour d’en extraire près de la moitié, et au moment où nous jouissons de ce pic de nos satisfactions, il nous est donné de réaliser en même temps la finitude de cette abondance et l’effet dévastateur de l’usage immodéré de cette drogue. En déstockant massivement le carbone minéral et en le renvoyant dans l’atmosphère sous forme de gaz, nous avons engagé un processus de changement, venant s’ajouter aux variations séculaires solaires, qui va amener – nous en subissons déjà ici et là les effets précurseurs - des perturbations climatiques de grande ampleur. D’une part un réchauffement général accompagné d’une élévation des niveaux des mers et d’autre part le développement croissant des phénomènes extrêmes (canicules, sécheresses, inondations…).

 

Mesurer notre responsabilité
En même temps que nous prenons  conscience de la réalité de ces phénomènes, nous mesurons aussi notre responsabilité, notre  capacité à agir et l’urgence de le faire. Il faut impérativement stabiliser les émissions et, en conséquence, réduire drastiquement les nôtres pour permettre à ceux qui n’ont pas profité jusque-là de ces ressources (mais qui en subissent déjà les conséquences plus encore que nous) de le  faire. Sans quoi les changements climatiques déjà lourds de conséquences atteindront des niveaux intolérables pour tous. En clair, nous avons bénéficié d’un don gratuit, dissipé en abondance. Il est temps de prendre la mesure de ce don, de manifester notre gratitude et d’en tirer les conséquences.

 

Sur un chemin de sobriété et de durabilité
Constater l’injustice d’une consommation inéquitable et démesurée et de ses effets pour la génération présente et les générations futures est plus que jamais nécessaire. Une injustice
double pour nos contemporains (déficit d’accès à la ressource et pénalité des effets) et une dette démesurée pour nos descendants, frappant les plus pauvres (habitants  des îles coralliennes u des deltas par exemple), qui nous engage sur un chemin de sobriété et de durabilité. Nous avons en effet tous les moyens nécessaires à disposition : nous tourner vers les énergies renouvelables, la maîtrise des consommations  et d’une manière générale  des choix de sobriété heureuse. Nos grands ancêtres ont préconisé la sobriété au point que c’était devenu un trait marquant de la « rigueur protestante ». Il est grand temps de remettre en vigueur ces valeurs oubliées. De les introduire avec  force dans nos choix quotidiens,individuels et collectifs, à commencer par nos actions  et engagements associatifs. Une bonne manière de pratiquer
notre culte.
 

Jacques Varet,
Ancien directeur du Service Géologique National et expert international en géothermie

 
Couv_Proteste 143

Article extrait de Proteste n°143
L'ESS : l'économie autrement ?
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