Trouver un logement est une chose, l’habiter en est une autre.
En effet, pour demeurer dans un logement, il faut être capable de s’approprier un lieu et le faire sien. Mais comment s’y tenir quand on a du mal à vivre en soi, quand on est mal dans sa peau ? Vivre dans la rue déstructure tellement la personne qu’elle ne semble plus habiter son propre corps ni être capable de se construire au travers d’activités, de projets personnels. C’est son identité même qui est mise à mal ainsi que sa capacité à vivre de façon autonome.
Avoir un toit est fondamental, qu’il soit fixe ou mouvant d’ailleurs, mais les relations qui entourent la personne le sont tout autant, comme en témoigne Bernard Devert en parlant de son ami Rodolphe qui n’a véritablement habité qu’à partir du moment où on lui a proposé un logement collectif. Idem pour le souffrant psychique : l’aider à s’approprier son espace est essentiel, pour éviter notamment qu’il s’y sente enfermé.
Laisser aux personnes le choix de leur lieu de résidence semble être un autre facteur important pour qu’elles s’y sentent bien : lorsqu'il est imposé, contraint, l’hébergement peut vite être vécu comme un outil de contrôle social.
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