L’aventure de parents appelés à faire grandir leur(s) enfant(s) requiert des soutiens. Les réponses et analyses proposées lors du colloque "Le soutien à la parentalité : à prescrire...avec modération !" à Lyon le jeudi 21 novembre ont été très variées.
La « parentalité » désigne la responsabilité des parents de « faire le job » de parents, c'est-à-dire de grandir comme parents qui veulent faire grandir leurs enfants. De nombreuses initiatives menées dans des pays membres de l’OCDE ont été présentées mais on retiendra, pour rester proche de la situation française, les témoignages de l’association Caroline Binder à Colmar (Haut-Rhin) ou de la Maison Bleue de Chabeuil (Drôme).
Tous deux soulignent l’importance de l’accompagnement des parents, de leur implication dans le soin de l’enfant, et ce en relation équilibrée avec les professionnels de l’aide aux enfants ou aux adolescents en danger.
Monoparentalité, parents isolés, absents, cohabitants…
Une phrase de la ministre Dominique Bertinotti a alimenté les réflexions de plusieurs intervenants : « Ce n’est plus le couple mais l’enfant qui fait la famille ». Dès lors, que se passe-t-il quand l’enfant va mal ? De quelles nouvelles protections, de quelles nouvelles sécurités mais également de quels nouveaux droits doit-il pouvoir bénéficier ? Dans une telle perspective, comment devient-on parent ?
En France, mais aussi dans d’autres pays, il est apparu qu’à situations nouvelles devaient être proposés des mouvements de soutien nouveaux : approches cliniques individuelles et dispositifs institutionnels, pour accompagner la famille dans tous ses modèles : mixte, monoparentalité, parents isolés, absents, séparés, cohabitants…
Mieux connaître les aides existantes
Les dispositifs de l’aide à la parentalité sont très éclatés en France. Rapportant les résultats d’une consultation de la FEP réalisée auprès de ses adhérents dans la protection de l’enfance, Philippe Rigoulot a pu dire : « Il est flagrant que l’ensemble des acteurs du soutien à la parentalité sont en demande de création d’espaces collaboratifs sur les outils d’analyse, ceux de l’évaluation, la possibilité de faire corps pour interpeller la puissance publique et la nécessité d’éclairer sa propre pratique au regard de celle des autres. »
Aujourd’hui, pour que l’enfant puisse grandir, « faire famille », les parents ont essentiellement un rôle d’accompagnants. Une grande mission, un fardeau immense, pour eux légitimement stressés, qui formulent la demande d’être eux-mêmes accompagnés, soutenus dans leur apprentissage comme dans leur responsabilité… et respectés, sans modération !
Plaidoyer
Dans le cadre de la préparation du projet de loi sur la famille, la FEP a communiqué son positionnement à la ministre Dominique Bertinotti. En résumé, la FEP plaide pour le renforcement de l’aide aux parents immigrés et aux parents d’enfants en difficulté sociale, handicapés, adoptés, sous réserve d’agir avec leur consentement et en adaptant les dispositifs aux spécificités des différents modèles familiaux. En trois mots : intégrer sans assimiler…
François Rochat
Membre de la commission « Enfance et Jeunesse » de la FEP
Source : Vie de la fédération, Proteste n° 136, décembre 2013