L’état actuel de notre société est paradoxal : rongée par le doute et la peur, bloquée sur les réformes nécessaires qu’elle doit entreprendre, notre société ne voit pas ses potentiels ou les opportunités qui s’offrent à elle ; la presse ne bruit que de catastrophes alors que notre jeunesse invente et s’engage ; l’économie ne va pas bien, mais les gens se déclarent heureux…
Il est vrai que les faits réels sont tragiques, de l’expulsion des Roms au drame de Lampedusa. Les Etats européens semblent être dominés exclusivement par la frilosité et l’égoïsme, par le réflexe permanent de s’en prendre toujours aux plus faibles, aux sans-voix. Pointer du doigt les soi-disant fauteurs de trouble est une recette hélas millénaire, que nous n’arrivons pas, semble-t-il, à dépasser…
Pourtant les perspectives sont là. L’innovation est à l’œuvre dans la société civile : les associations imaginent, les hommes et les femmes sont avides de sens, la jeunesse est engagée et pleine de vie.
A l’image de Protestants en fête 2013, ce bel événement qui en a réchauffé plus d’un, où l’espérance a été clamée haut et fort, il nous faut avancer : imaginer et ne pas désespérer, convaincre et ne pas se laisser aller au pessimisme médiatique. L’observation des initiatives est convaincante : les épiceries solidaires fleurissent et passionnent nos contemporains, des programmes de formation aux aidants familiaux favorisent l’autonomie plutôt que la dépendance tout au long de la vie à une prise en charge, les pouvoirs publics sont demandeurs d’idées et de projets…
Il nous revient probablement de partager l’espérance : non pas seulement parce qu’elle est inscrite dans le cœur du chrétien, mais aussi parce qu’elle est à même de renverser le sens tragique du quotidien, d’appeler à l’humanité qui est en chacun et de balayer tous nos pessimismes.
Jean Fontanieu
Secrétaire général