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Le bénévolat, quelle dynamique aujourd’hui ?

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Nos concitoyens sont de plus en plus nombreux à « donner du temps gratuitement pour les autres ». En 2016, les bénévoles représentent 38,8 %1 de la population de 15 ans et plus et, parmi eux, 25 % sont engagés dans une association. Une tendance en progression, source d’opportunités pour les associations, à condition qu’elles sachent répondre aux nouvelles attentes des bénévoles.

Le bénévolat en association progresse de manière continue, 2,8 % par an en moyenne depuis 2010, plus que les autres formes de bénévolat, dans d’autres organisations (politiques, religieuses, municipales…) ou de manière directe, avec des voisins, amis… Les bénévoles en association sont un peu à l’image de la société. On dénombre ainsi pratiquement autant d’hommes que de femmes. Par ailleurs, toutes les générations se retrouvent dans les associations : un quart des bénévoles a moins de 35 ans et leur proportion progresse, près de la moitié ont entre 36 et 64 ans et seulement moins du tiers ont 65 ans ou plus. Les seniors sont plus nombreux en proportion de leur génération mais loin d’être majoritaires, et leur proportion se tasse ! En revanche, on n’en est pas encore au « bénévolat pour tous » soutenu par France Bénévolat : les bénévoles restent plus diplômés que la population totale, bien que l’écart s’atténue.
 

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Bénévoles : pourquoi s’engagent-ils ?
Leurs aspirations et leur mode vie se transforment et interpellent les associations. Toujours plus, ils cherchent à « être utiles à la société et agir pour les autres » (83 % en 2016) et s’attachent à « la cause défendue » (55 %), souvent jusqu’à attendre des résultats immédiats et visibles à leur action. C’est dire que les associations, pour être attractives, doivent veiller à expliquer aux bénévoles l’utilité des projets qu’elles proposent, particulièrement si cette « utilité » n’est pas directement visible. Et cette exigence est salutaire, interdit la routine et oblige à réinterroger sans cesse son action. Par ailleurs, près de la moitié des bénévoles déclarent rechercher « un épanouissement personnel » (49 %). Ce besoin incite les associations à s’interroger sur le retour sur soi que peuvent trouver les bénévoles : remerciements, sentiment du devoir accompli, acquisition de compétences… Interrogés sur les principales satisfactions qu’ils trouvent dans leur bénévolat, ils répondent « le contact et les échanges » (75 %). C’est dire l’importance de développer l’action collective dans l’association, les temps de rencontre, la convivialité.

Les associations obligées de s’adapter
Le changement des modes de vie conduit de plus en plus de bénévoles à rechercher des actions « ponctuelles » (+39 % en 6 ans dans les associations) plutôt qu’un engagement dans la durée qu’ils ont peur de ne pas pouvoir tenir compte tenu de leurs contraintes professionnelles et familiales.C’est une tendance exigeante pour les associations qui sont incitées à organiser des remplacements, à allier des bénévoles réguliers et d’autres, ponctuels, à « donner envie » aux bénévoles d’un jour de s’impliquer dans la durée.

Ces données nous donnent donc une vision à la fois optimiste et exigeante du bénévolat d’aujourd’hui et de demain. Elles obligent les associations à une organisation plus rigoureuse pour gagner en efficacité et pour s’adapter aux irrégularités du temps bénévole. Elles obligent à prendre davantage en compte la manière dont les projets individuels des bénévoles peuvent rencontrer le projet collectif de l’association pour contribuer à sa mise en œuvre.

Elisabeth Pascaud,
Vice-Présidente de France Bénévolat