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Abdelkader va à son école !

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Abdelkader a 9 ans aujourd’hui. Il est né en Algérie, venu en France avec ses parents quand il n’avait pas 2 ans.

Depuis l’été dernier, Abdelkader peut enfin « respirer » plus paisiblement, sans plus craindre qu’arrive dans la boite aux lettres la « lettre de la Préfecture » les enjoignant, lui, sa petite sœur et ses parents, de repartir vers leur pays d’origine. Il sourit maintenant. Il réagit positivement à toutes ces difficultés récentes si difficiles à endurer pour un enfant qui ne demandait qu’à aller à l’école alors qu’avec les siens il était sous le coup d’une expulsion.

 

« Même les chiens ont un endroit pour se reposer »
Sa maman évoque avec émotion ces années de galère, de peur : « Venus avec une promesse d’embauche pour le père, promesse non tenue, nous avons été hébergés chez un particulier. Le maire du village a refusé de scolariser mon fils parce qu’on n’avait pas les papiers, refus encore de sa part lorsque la directrice de l’école propose de l’inscrire. Mon fils parlait tout le temps de l’école ! Sur l’incitation du médecin traitant, on est venus à Nîmes et on a pu scolariser Abdelkader, immédiatement inscrit dans une école de quartier. Mais chaque jour, je devais attendre mon fils au parc, ne e sentant pas en sécurité. Un jour, Abdelkader a dit à sa maîtresse : « on mange dehors ». Elle a alors appelé RESF1. Mon cri : « Même les chiens ont un endroit pour se reposer, mes enfants et moi sommes dehors ! » Une maman m’a indiqué ’APA qui m’a accueillie. Abdelkader demandait toujours : « pourquoi on n’a pas de maison ? Pourquoi papa ne peut pas travailler ? ». On a loué un studio à Nîmes et entamé les démarches à la Préfecture. Quand il y avait une lettre, les enfants disaient immédiatement : « c’est la Préfecture ! ».

« C’est le plus beau jour de ma vie ! »
Le premier jour où l’école, en solidarité avec RESF, a manifesté devant la Préfecture, mon fils a dit, du haut de ses 6 ans : « Je ne veux plus parler de çà. Ici je connais tout le monde, je veux rester ici ». A Noël il a fait une liste pour demander, dans l’ordre : les papiers, une maison chaude, des jouets. Après plusieurs manifestations fortement médiatisées, avec la Cimade, RESF, etc., et autant de refus, la régularisation est arrivée, pour un an renouvelable. Abdelkader a dit alors : « C’est le plus beau jour de ma vie ! . Notre régularisation est maintenant en marche. La crainte est dépassée, le repli oublié, la confiance est retrouvée. » Abdelkader, 9 ans maintenant, est un élève sage qui veut toujours très, trop bien faire. Comme s’il voulait aider ses parents, à sa façon ! Mais il est angoissé si sa maman tarde à venir le chercher...

Propos recueillis par François Rochat,
Comité régional Arc Méditerranéen



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