Secteur innovant, l’ESS voit émerger de nombreux projets dans le domaine de la consommation responsable et des circuits courts. Ces nouveaux modèles de production et de consommation pourraient bien changer durablement notre façon de consommer.
Le contexte actuel de crise économique et environnementale favorise l’émergence d’un grand nombre d’initiatives offrant un modèle de consommation davantage axé sur l’échange, le partage et la co-construction. Pionniers en la matière : les AMAP (1) et leurs « paniers » qui ont connu un développement exponentiel depuis les années 2000. Au-delà de la relation commerciale qui favorise un savoir-faire respectueux des ressources humaines et de l’environnement, c’est une nouvelle manière de faire du commerce qui est privilégiée, celle des circuits courts.
Les initiatives se développent dans de nombreuses filières.
Selon la définition proposée par le Labo de l’ESS (2), un circuit court obéit à quatre critères incontournables : la création de liens sociaux et de coopération ; l’équité dans les échanges financiers ; une approche participative et une logique pédagogique. Si le secteur agro-alimentaire est le premier à venir en tête, d’autres initiatives se développent dans de nombreuses autres filières. Ainsi, dans la sphère financière, les prêts entre particuliers (Lending Club) ou encore la finance locale (SPEAR) (3) adoptent cette logique. Dans le secteur culturel, les AMACCA (4) proposent aux citoyens de s’emparer des projets culturels grâce au micro-mécénat et les « paniers-cultures » proposent, sur le modèle des AMAP, des paniers constitués de biens culturels (CD, BD, livre, place de spectacle, etc.). Dans cette logique de circuits courts, de nombreux exemples issus des domaines de l’énergie, de l’habitat ou encore de la santé peuvent également être recensés.
Des défis pour demain
Si les circuits courts présentent des avantages certains, de nombreux défis restent à relever pour permettre leur développement à plus grande échelle. En effet, massivement impulsées par la société civile et à l’échelle locale, les initiatives, dispersées, sont souvent méconnues. Pour permettre leur développement il est donc nécessaire de les structurer mais aussi de développer des liens stables avec les collectivités et les institutions et donc d’intégrer de nouveaux acteurs dans ces démarches. Ainsi, le plus grand défi sera sans doute de réussir ce développement sans risquer de dénaturer les projets initiaux.
(1) Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne
(2) www.lelabo-ess.org
(3) Société pour une épargne activement responsable
(4) Associations pour le Maintien des Alternatives en matière de Culture et
de Création Artistique
(5) Culture de plantes réalisée sur un substrat neutre et inerte (sable,
pouzzolane, billes d’argile, laine de roche etc.)
Article extrait de Proteste n°143
L'ESS : l'économie autrement ?
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