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Des jeunes filles très bienveillantes

Lutte contre les exclusions
Vie fédérative

Dalila Bentamra est référente jeunesse au foyer de Grenelle. Le projet « Les Bienveillantes » du centre social associatif du XVe arrondissement de Paris a séduit le jury du prix Charles-Gide.

 

Je suis coordinatrice jeunesse, j’ai un diplôme d’état de la jeunesse et de l’éducation populaire. J’accompagne les jeunes autour de la problématique de l’orientation et de l’insertion mais également de la création de projets.

Des jeunes filles bénévoles

Le projet Les Bienveillantes est né alors que j’organisais une collecte alimentaire. J’ai remarqué deux jeunes filles du foyer très impliquées. Je leur ai demandé si elles seraient intéressées par un projet axé sur des missions de bénévolat. Elles ont été d’emblée très enthousiastes. Quatre autres jeunes filles les ont rejointes. Nous avons discerné ensemble les thématiques qui leur tenaient à cœur. Celles des enfants malades dans les hôpitaux et des animaux ont émergé. J’ai cherché des missions ponctuelles adaptées à leurs impératifs personnels.

Ces six jeunes mineures sont toutes accueillies au foyer de Grenelle, certaines depuis dix ans. Le centre social propose un accompagnement scolaire et des activités pendant les vacances. En un an, les filles ont maquillé les enfants d’une kermesse, jardiné dans une ferme urbaine, chanté dans un Ehpad, animé un repas solidaire avec le Secours catholique, organisé deux collectes alimentaires et une maraude, offert des animations aux enfants hospitalisés.

Nous assurons une mission par mois, le week-end principalement, parfois le mercredi après-midi. Nous programmons des réunions en amont de la mission pour la préparer et une rencontre après, autour d’un goûter ou au restaurant, pour partager les ressentis après l’événement et consolider les liens.

La jeunesse ne demande qu’à s’engager

Au début, on n’a pas toujours été bien accueillies quand on a proposé nos services. On a parfois rencontré de l’opposition, par exemple pour les maraudes. On nous disait que le public était très difficile, et pourtant, c’est l’une des missions que les filles ont préférées. Elles ont discuté avec des personnes de la rue et se sont senties vraiment utiles. Maintenant, avec notre expérience, on n’a plus de problèmes. Une association nous a même sollicitées pour animer un atelier cuisine.

Le gain de compétences en stratégie et pilotage de projet est une plus-value pour les filles. Je crois qu’elles n’oublieront jamais les moments marquants qu’elles ont vécus, les rencontres extraordinaires qu’elles ont faites. Mon ambition est qu’elles puissent gagner en estime de soi et devenir des citoyennes investies dans le bénévolat. Quand leur engagement est valorisé par des concours comme le prix Charles-Gide, ou quand elles obtiennent des subventions de la Caf, l’impact est forcément positif. Les retours qu’elles ont eus de personnes âgées les ont beaucoup encouragées.

Les jeunes ont envie de se rendre utiles et d’aider. La jeunesse ne demande qu’à s’engager, il suffit de lui donner des billes.

Propos recueillis par Brigitte Martin

Un article extrait de Proteste 178