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Une place pour Elles : pour ne jamais les oublier

Elles apparaissent encore trop souvent dans la rubrique « faits divers » des journaux. Elles, ce sont ces femmes qui meurent sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint.

Les médias ne relaient que les crimes les plus abjects, comme celui de Mérignac lorsque cet homme a mis le feu à son ex-conjointe en pleine rue. Mais toutes les autres victimes restent dans l’ombre : dans notre pays, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups. Et des milliers d’autres vivent au quotidien la terreur. Si le silence commence enfin à se fissurer, Une place pour Elles a choisi d’aller plus loin dans la sensibilisation et l’information du grand public sur les violences conjugales. L’association propose des outils de communication pour interpeller le passant.

Lutter contre le déni et l’ignorance

Peu de gens savent précisément ce qu’est le phénomène d’emprise ou quel numéro appeler en cas de doute sur des cris entendus dans le voisinage. Pourtant, au même titre que l’apprentissage des gestes de premiers secours, la vigilance sur les violences conjugales doit être le souci du citoyen. Les violences physiques, psychologiques et économiques subies quotidiennement par des milliers de femmes sont un problème de société. Il n’est pas question de quelques faits divers isolés mais bien d’un rapport à l’autre, de violence endémique, de place de la femme.

Prendre part au combat

Une place pour Elles, créée par la théologienne protestante Valérie Duval-Poujol, veut prendre sa part du combat porté par les pouvoirs publics et les associations. Il ne s’agit pas de faire ce que d’autres font avec professionnalisme : la mise à l’abri, l’accompagnement individuel et psychologique, le suivi des enfants, l’écoute et le conseil via le 3919… mais d’être complémentaire, en œuvrant pour la sensibilisation du grand public tout en faisant connaître ces interlocuteurs déjà engagés. Une place pour Elles, désormais membre de la Fédération de l’Entraide Protestante, porte la conviction que sortir ces femmes de l’oubli et du déni, leur donner une place symbolique permet de faire avancer la prise de conscience générale. C’est pourquoi UPPE se veut aconfessionnelle et apolitique, nationale et européenne.

Nathalie Leenhardt, chargée de mission, Une place pour Elles
Retrouvez cet article dans la revue Proteste 170.



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