FEP - Fédération de l'Entraide Protestante  /  La FEP  /  Communiqué  /  Le label Église verte lance sa déclinaison pour les associations !

Le label Église verte lance sa déclinaison pour les associations !

Communiqué
Découvrir la FEP
Vie fédérative

Ce vendredi 24 juin a été lancé le label Église verte associations.  Le label Église verte est un outil à destination des communautés chrétiennes visant à les aider dans leur conversion écologique. A la demande de nombreuses structures associatives, une déclinaison dédiée a vu le jour, qui s’adresse à des associations loi 1901 de petite ou grande taille, ayant une activité de solidarité, d’action sanitaire, sociale ou autre. Ce label vise à stimuler et favoriser leur cheminement vers une écologie globale. 

Le label Église verte associations : késako ? 

Le label Église verte associations permet d’accompagner les associations dans la mise en place d’une démarche d’écologie intégrale. Il couvre 7 domaines ayant un impact écologique et adaptés au contexte particulier des associations : la gouvernance, la gestion (dont l’aspect social), les bâtiments, le terrain, l’engagement local et global, l’alimentation (avec ou sans restauration collective) et le spirituel. L’outil est adapté aux associations qui souhaitent initier une démarche d’écologie intégrale comme à celles qui sont déjà sur ce chemin, en leur proposant des pistes pour faciliter leur progression. Le label Église verte est non payant et compte sur la participation financière de ses membres labellisés. 

Vous avez dit : "écologie intégrale” ? 

La question de l’écologie globale est une préoccupation croissante des associations. L’écologie globale - appelée également écologie intégrale - est une écologie unifiante pour l'Homme, intégrant toutes les dimensions de la vie. Elle se traduit dans la nécessité de prendre soin des quatre relations faisant partie de son existence : la relation à soi, la relation aux autres, la relation à la Terre et la relation à Dieu. Entrer dans une démarche écologique consiste donc à entreprendre une démarche globale, qui impacte quantité de composantes de la vie d'une association : sont concernées non seulement les questions environnementales et énergétiques, bien entendu, mais aussi les questions sociales, de gouvernance, de finance, de bâtiments, de ressources humaines, de relations, de méditation ou de prière...  Cette vision, qui est inséparable de la notion de bien commun, prend en compte la nécessaire justice entre les générations d'aujourd'hui et de demain.

Associations, comment entrer dans la démarche ? 

Pour entrer dans la démarche, les associations sont invitées à remplir un éco-diagnostic, qui explore ces 7 domaines. Cet éco-diagnostic leur permet dans un premier temps de s’évaluer, pour identifier les priorités et définir un plan d’action adéquat, afin d’améliorer leurs pratiques écologiques sur la durée. Des pré-requis sont nécessaires, comme la constitution d’un groupe formel intégrant la direction ou la gouvernance, qui accompagne la démarche dans le temps. Pour accompagner les associations, des éléments de réflexion sont proposés sous certaines questions de l’éco-diagnostic. Trois échelons sont proposés pour s’adapter aux tailles des associations. Enfin, l’équipe d’animation Église verte assure le suivi de chaque association et propose de renouveler l'exercice chaque année afin de poursuivre le cheminement de conversion écologique. 

Deux webinaires de présentation, ouverts à toutes les associations intéressées par la démarche, se dérouleront les mardi 27 septembre (18h - 19h) et jeudi 27 octobre (14h30 - 15h30). Vous trouverez plus d’informations dans l’onglet associations du site Eglise Verte https://www.egliseverte.org/associations/

Une initiative oecuménique 

L’équipe du label Église verte est missionnée, pour sa mise en place et son animation et dans une approche oecuménique, par le Conseil d’Eglises chrétiennes en France (CÉCEF), la Conférence des Évêques de France, la Fédération Protestante de France et L’Assemblée des évêques Orthodoxes de France.

Pour la déclinaison associations, l’équipe a testé l’outil auprès de diverses structures membres du groupe. Cela a permis, en impliquant des structures testeuses aux profils variés, de construire l’outil au plus près des besoins et des réalités du monde associatif.

Le groupe de travail du label Église verte association s’est réuni à Paris le 24 juin pour célébrer ensemble le lancement de cette déclinaison.

___

 3 questions à Robin Sautter, pasteur et Président d'Église verte

1/ En quoi la démarche d’écologie intégrale est-elle si importante à mettre en œuvre au sein du secteur associatif ? 

Le concept d’écologie intégrale a été popularisé avec l’encyclique catholique Laudato Si en 2015 mais il existait depuis bien longtemps, en particulier dans la théologie anglo-saxonne sous le nom de "démarche holistique ». Cette belle expression joue sur la proximité des sonorités entre « holy » pour sacré et  « holos » qui en grecque signifie « tout entier ». L’écologie intégrale est donc une démarche qui vise à la fois la cohérence globale et l’obéissance à Dieu. En d’autres termes, chercher à faire le bien exige de prendre du recul pour vérifier les impacts globaux de ses actions.

2/ Quels sont les avantages / bénéfices que les structures associatives peuvent retirer de cette démarche ? 

L’objectif de cet outil est d’initier une démarche collective. Face à l’enjeu immense des dérèglements climatiques et de l’effondrement de la biodiversité, nous avons besoin d’être solidaires. Il y a aussi le besoin, pour ne pas sombrer dans la désespérance, de choisir d’agir au lieu de subir. Et la force d'Église verte est justement d’aider à passer à l’action, en se fixant des objectifs réalistes à atteindre, des objectifs petits au départ mais qui deviendront progressivement de plus en plus grands.

 

3/ Quels sont les freins à lever, les difficultés que les associations peuvent rencontrer et comment les aider à les surmonter ? 

Il y a évidemment la prise de conscience collective que l’écologie est une priorité absolue. Pour se mettre en route, il faut un nombre suffisant de personnes qui comprennent que ce sujet n’est ni une option, ni un champ extérieur à celui de l’association. Et puis, outre cette tentation humaine à vouloir minimiser les problèmes pour ne pas à avoir à agir, il y a aussi la peur de conflits idéologiques. L’écologie est pourtant une opportunité formidable de parler de ce qui nous fait peur, de ce qui nous anime, de ce qui nous motive, bref… de spiritualité !

Robin Sautter, pasteur et Président d'Église verte