Paroles de terrain – Nouvelles de la MAS les Murets, Fondation des Amis de l’Atelier

Rencontre avec Patrick Monard, directeur de la MAS les Murets au sein de la Fondation des Amis de l’Atelier dans le Val-de-Marne.

Patrick Monard partage avec nous les défis du confinement pour la Maison d’Accueil Spécialisée accueillant des personnes en situation de handicap de la Fondation des Amis de l’Atelier, « au service des enfants et adultes en situation de handicap ».

Bonjour Patrick, quelle est la situation actuellement à la MAS les Murets ?

Le président de la République, dans son discours du 16 mars 2020, disait à juste titre que nous sommes engagés dans une guerre sanitaire contre le COVID-19. Néanmoins, j’apprécie assez bien la métaphore de la course, elle me parle davantage. Sachant qu’il ne s’agit pas d’un sprint mais bien d’un marathon. La situation à la MAS des Murets est identique à bien des établissements médico-sociaux. Nous combattons au quotidien le virus. Nous avons au sein de l’établissement des cas suspects et des cas confirmés du covid-19 tant au niveau du personnel qu’au niveau des résidents. Cependant, les professionnels sont remarquables. Ils sont présents et prennent part à cette course chaque jour. De même, la cellule de crise de notre fondation est une instance de ressource importante en termes de soutien et de préconisation. Nous sommes aussi fortement soutenus par les paroles d’encouragement des familles. Ce Covid-19 a développé et renforcé une valeur très importante entre tous, celle de la solidarité.

Quelles sont les dispositions prises pour faire face au virus ?

Le confinement est en soi une limitation des allers et venues des individus et bien sûr des personnes en situation de handicap. Au quotidien, nous mettons en application cette injonction paradoxale en essayant de donner du sens car il en va de la sécurité de tous. Nous avons mis en place un espace Covid-19 afin d’orienter les personnes testées positives. De même certains résidents, au regard de leur fragilité et afin de les protéger, ont été confinés dans leur chambre. Les temps de repas et d’activités ont été mis en place en respectant la distanciation sociale. Par ailleurs, les liens familiaux ont été maintenus par des contacts réguliers à l’aide d’outils, tels les journaux, le téléphone, Skype. Des courriels d’information de la direction ont été adressés aux familles et tuteurs.

Quelles sont les difficultés rencontrées et celles qui pourraient perdurer avec le temps du déconfinement ?

Le Covid-19 est chronophage et impacte notre établissement tant sur le plan physique que psychologique et organisationnel. L’épuisement nous guette comme pour la plupart des personnes engagées dans ce combat. Notre implication dans cette lutte nous conduit à adopter une stratégie. Pouvoir ralentir ou accélérer la cadence afin d’aller jusqu’au terme de cette problématique sanitaire fait partie de notre tactique. En effet, l’application des gestes barrières dont se saluer sans se serrer la main est très difficile pour les résidents car ce sont des gestes relationnels très importants. Comment du jour au lendemain ne plus se serrer la main, mettre en place une distanciation sociale ? Mais, nous n’avons pas le choix. Après sept semaines de mesures barrières, ce dispositif est de plus en plus intégré, appliqué par les uns et les autres et pourra perdurer après le déconfinement.

Prenons soin de nous et des personnes qui nous sont confiées.

Patrick Monard – Directeur du Mas les Murets – Fondation des Amis de l’Atelier