Depuis mi-mars, les travailleurs de l’ESAT couture sont confinés chez eux, et l’atelier est presqu’à l’arrêt. Seules les monitrices éducatrices font encore ronronner les machines à coudre dans cet immense espace désert. Le manque de surblouses se faisant sentir dans les différents établissements de l’AEDE, l’idée de faire appel à des bénévoles a émergé juste avant le week-end de Pâques.
Les plus proches à être au courant du projet étaient … les femmes de salariés ! Elles se sont spontanément portées volontaires. Leur enthousiasme a été contagieux : amies, voisines et membres de leurs familles sont venus renforcer l’équipe de couturières bénévoles, ainsi que des salariés d’autres ESAT de l’association, en chômage technique sur leur lieu de travail.
Pour ce premier objectif de 1000 blouses, nous n’utilisons d’abord que du matériel recyclé : des draps, du fil, du biais et des bandes élastiquées en stock. Les draps sont superposés par centaines et tendues sur une table : ils forment le matelas. Les patrons en carton solide servent ensuite de guide au ciseau vertical.
Formé et encouragé par les deux monitrices patientes et pédagogues, tout ce monde s’est mis au travail, séquencé en tâches simples : la couture des manches d’abord, pour prendre contact avec la machine, puis les ourlets du corps de la blouse et la couture des épaules. Poser le biais ensuite, faire l’ourlet du bas de manche, passer l’élastique, poser les manches. Les plus professionnelles font défiler manches et épaules à la sur-jeteuse.
Et puis, matin et après-midi, la pause vient interrompre les machines. Parce que oui, il y a une pause, agrémentée d’une tarte, d’un gâteau au chocolat ou d’une linzertorte. Une des monitrices a suggéré qu’à partir de la semaine prochaine, les desserts devront porter les couleurs du logo de l’AEDE : bleu, vert, rose et jaune. Ce sera rose lundi, avec de la glace à la fraise !
Si nous nous sommes concentrés sur les surblouses, c’est qu’il y avait urgence. Ayant paré au plus pressé, nous allons aussi coudre des masques réutilisables. Nous avons d’ailleurs déjà tous pu apprendre à les faire en cousant les nôtres !
Christine Haldemann, bénévole, Les Ateliers Brilane, AEDE - Coulommiers