Christophe Bernard est Directeur de la M.E.C.S Le Freihof, Fondation Le Refuge à Wangen, dans le Grand Est.
Bonjour Christophe Bernard. Pouvez-Vous nous en dire plus de la situation sur le terrain ?
A l’instar de l’ensemble de la population, la Maison d’Enfants du Freihof doit faire face à une
situation de crise totalement inédite. Ici pas question de télétravail pour les personnes en charge de l’accueil au quotidien.
Il s’agit d’assurer la prise en charge 24h/24h des enfants, des adolescents et des quelques familles hébergées dans nos murs en respectant les dispositions de confinement et de sécurité sanitaire imposées. Nos équipes sont à féliciter pour leur engagement.
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Si l’ensemble des personnes accueillies va bien, nous avons à déplorer l’absence à ce jour de 17 salariés sur 49 dont 14 sont en lien avec la situation sanitaire. Notre plus grande difficulté est de pouvoir trouver le personnel en capacité d’assurer le remplacement des salariés absents. Nos réseaux s’épuisent rapidement. Concernant nos résidents, si les plus jeunes semblent s’accommoder de la situation, les adolescents supportent plutôt mal le confinement. L’angoisse ressentie génère des tensions.
Qu’avez-vous mis en place à la MECS pour faire face ?
Nous avons lancé plusieurs appels sur les réseaux sociaux pour trouver du matériel de protection et des volontaires pour venir renforcer nos équipes. A notre grande surprise, des personnes se sont manifestées, qui pour nous donner des masques, qui pour nous offrir des flacons de solution hydro-alcoolisée. Des personnes ont proposé leur service pour l’encadrement des jeunes. Nous les avons recrutés en CDD. Nos enfants aussi se sont lancés dans la fabrication de masques. Nous sommes reconnaissants de cette solidarité silencieuse.
Propos recueillis par Damaris Hege, secrétaire régionale de la FEP Grand Est.