Quel regard les Français portent-ils sur l’inclusion et l’insertion des personnes en situation de handicap mental et psychique ? Ont-elles suffisamment accès au travail ? À la culture ? À la parentalité ? La société française favorise-t-elle assez leur inclusion ? C’est pour répondre à toutes ces questions que la Fondation des Amis de l’Atelier et l’Institut Ipsos se sont associés pour réaliser une enquête auprès d’un échantillon de 1200 personnes représentatif de la population française.
Premier constat, l’étude révèle que le grand public se montre très critique sur l’inclusion et l’intégration des personnes en situation de handicap mental ou psychique : seul un Français sur dix considère que la société française laisse pleinement leur place aux personnes en situation de handicap mental et psychique. De la même manière, près de deux tiers des Français pensent que la société ne favorise pas l’intégration des personnes en situation de handicap mental et psychique. Des constats partagés par Ghyslaine Wanwanscappel, directrice générale de la Fondation des Amis de l’Atelier : « Malheureusement, on constate que la société n’est pas plus inclusive qu’auparavant. Depuis quelques années, de nombreuses mesures ont été prises pour permettre aux personnes en situation de handicap mental et psychique d’accéder, par exemple, à l’emploi. La notion de handicap en entreprise fait aujourd’hui pleinement partie de la législation mais l’acceptation et l’intégration restent un réel besoin pour que l’on puisse parler de société inclusive. »
Handicap et citoyenneté : est-ce possible ?
Toujours selon les résultats de l’étude, pour la quasi-totalité du grand public, les personnes en situation de handicap mental devraient avoir accès aux vacances (97 %), à la culture (96 %), à des activités physiques et sportives (96 %), aux transports en commun (94 %) mais aussi au travail (92 %). Toutefois, ils restent sceptiques sur leur accès au vote (56 %) et à la parentalité (48 %). Même constat pour le handicap psychique : une très large partie des Français considère que les personnes en situation de handicap psychique doivent avoir accès à des activités artistiques ou manuelles (97 %), à la culture (96 %) ou même au travail (91 %). Néanmoins, 42 % d’entre eux sont défavorables à ce qu’ils aient accès à la parentalité et 30 % sont défavorables à ce qu’ils aient accès au vote. Pourtant, au sein de la fondation, les personnes accueillies sont nombreuses à questionner les professionnels sur la vie politique et citoyenne, notamment à l’approche des différentes élections. La plupart ne connaissent pas les modalités de leur mesure de protection juridique et les démarches à entreprendre pour participer à la vie citoyenne. C’est pourquoi la Fondation des Amis de l’Atelier organise toute l’année des ateliers citoyens. L’objectif est d’informer et d’impliquer les personnes accompagnées qui le peuvent afin qu’elles s’inscrivent sur les listes électorales et participent ainsi à la vie de la cité.