Les couloirs humanitaires sont régis par un protocole d’entente signé mardi 14 mars 2017 à l'Elysée en présence du président de la République par :
- le ministère de l'Intérieur,
- le ministère des Affaires étrangères,
- la Communauté de Sant’Egidio à l’initiative du projet,
- la Fédération protestante de France,
- la Fédération de l’Entraide protestante,
- la Conférence des évêques de France,
- le Secours catholique – Caritas France.
Le projet permettra l’accueil en France, dans de bonnes conditions d’intégration, des personnes ayant fui la Syrie, ayant trouvé un abri temporaire au Liban, et demandeurs de la protection internationaleaprès le signalement de leur situation par les promoteurs du projet et l’examen de leur dossier par les autorités françaises. Les couloirs humanitaires prévoient l’arrivée dans notre pays, en l’espace de 18 mois, de cinq cents personnes (500) et leur accompagnement en vue d’une pleine intégration et inclusion en France.
Les couloirs humanitaires sont le fruit d’une collaboration œcuménique entre catholiques et protestants initiée en Italie :
La Communauté de Sant’Egidio, la Fédération protestante de France, la Fédération de l’Entraide protestante, la Conférence des évêques de France, le Secours catholique - Caritas France ont choisi d’unir leurs forces pour réaliser un projet humanitaire de haut niveau.
C’est en Italie qu’a été initié le projet pilote des Corridoi umanitari à l’initiative de la Communauté de Sant’Egidio avec la Fédération italienne des Eglises évangéliques et la Table vaudoise, par un protocole signé le 15 décembre 2015 avec les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères italiens. 700 migrants fuyant la Syrie ont déjà bénéficié dans ce cadre d’une voie d’accès sûre en Europe en même temps qu’un programme complet d’intégration.
C’est un projet-pilote, le premier en son genre en Europe, et il a comme objectifs principaux :
- d’éviter les voyages des réfugiés sur les embarcations de la mort en mer Méditerranée ;
- de lutter contre le commerce mortel des passeurs et des trafiquants d’êtres humains ;
- d’accorder à des personnes en “condition de vulnérabilité” (par exemple des victimes de persécutions, torture ou violence, des familles avec enfants, des femmes seules, des 8 personnes âgées, des malades, des personnes handicapées) une entrée légale sur le territoire français dans le cadre d’une admission pour motif humanitaire ;
- de permettre d’entrer en France de manière sûre pour soi et pour tous, car la délivrance des visas prévoit les contrôles nécessaires de la part des autorités françaises.
Les organisations qui ont proposé le projet à l’Etat français s’engagent à fournir :
- un hébergement et un accueil pendant la durée qui convient;
- un soutien économique pour le transfert en France (projet auto-financé) ;
- un accompagnement administratif aux personnes ;
- un accompagnement au processus d'intégration dans notre pays.
Une fois arrivées en France, les personnes sont accueillies par les promoteurs du projet et, en collaboration avec d’autres partenaires, sont logées dans différentes maisons et structures d’accueil réparties sur tout le territoire national. Là, il leur est offert une intégration dans le tissu social et culturel français, à travers l’apprentissage de la langue française, la scolarisation des mineurs, l'accès aux professionnels de santé le cas échéant et d’autres initiatives.
L’action humanitaire s’adresse à toutes les personnes en condition de vulnérabilité, indépendamment de leur appartenance religieuse ou ethnique.
Les associations proposant ce projet, à travers des contacts directs dans les pays concernés par le projet ou des signalisations fournies par les acteurs locaux (ONG, associations, organismes internationaux, Eglises et organismes œcuméniques, etc...) proposent une liste de bénéficiaires potentiels choisis parmi les plus vulnérables. Chaque signalisation est vérifiée d’abord par les responsables des associations, puis par les autorités françaises pour permettre l’octroi du visa au titre de l'asile pour la France.
L'octroi rapide du statut de réfugié et l’engagement citoyens et œcuméniques forts, aux côtés des professionnels, du début à la fin du processus, sont les deux dimensions importantes et innovantes de ce projet pilote cherchant à favoriser l'identification et l'intégration rapide de réfugiés vulnérables ainsi qu’une large sensibilisation en matière de fraternité dans l'accueil par la société civile.
Les couloirs humanitaires se proposent comme un modèle reproductible par les Etats de la zone Schengen et d’autres initiatives œcuméniques sont d’ailleurs en cours dans plusieurs pays.