Insérer les personnes par l’activité économique

Le CPCV (*) Île-de-France, association basée dans le Val d’Oise depuis 1981, a créé depuis quelques années différentes unités d’activités économiques qui marquent un tournant au sein de l’association et de ses pratiques d’insertion socio-professionnelle.

L’objectif de l’insertion par l’économie est d’offrir aux personnes éloignées de l’emploi des lieux de mise en activité professionnelle.

Aider les personnes à reprendre confiance en elles
L’insertion par l’économie favorise la socialisation, la confiance en soi, l’apprentissage des techniques de base, l’émergence d’un projet de vie et la prise de responsabilités. Au CPCV IdF, ce coup de pouce a pris la forme de chantiers d’insertion. Concrètement, ils permettent aux personnes en difficulté d’acquérir des compétences et des savoir-faire, d’apprendre ou de réapprendre les règles du travail (respect des horaires et du règlement intérieur), de s’intégrer dans une équipe et de s’investir dans le travail. La visée pédagogique est de les aider à reprendre confiance en elles, et ainsi de lutter contre la stigmatisation sociale qu’elles subissent au quotidien.
Au-delà de l’activité économique, les personnes inscrites dans ces dispositifs sont suivies par des travailleurs sociaux. Ceux-ci leur apportent une aide dans leur vie personnelle, par la mise en place notamment d’ateliers d’accompagnement à la recherche d’emploi et de logement, d’initiation à l’informatique et d’expression orale.
Aujourd’hui, 35 personnes ont été embauchées en contrat unique d’insertion, des contrats de six mois réservés à des personnes en difficulté. Pour bénéficier de ce contrat il n’y a pas de condition d’âge, mais les personnes doivent être en lien avec un conseiller Pôle Emploi qui vérifie que le candidat est bien éligible à l’insertion par l’activité économique, avant de l’orienter vers des employeurs comme le CPCV IdF.

Chantiers d’insertion
En 2012, « Carré Nature–Cuisines du monde », un restaurant associatif au cœur des Raguenets à Saint-Gratien a ouvert ses portes grâce à un partenariat avec la commune, la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRRECTE), l’agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSÉ), le fonds social européen (FSE) et le conseil régional pour proposer un lieu convivial, créer une dynamique de quartier et former des personnes aux techniques culinaires de base, aux règles d’hygiène et à l’équilibre alimentaire. En 2013, huit personnes ont été embauchées (sept femmes et un homme entre 20 et 55 ans) et ont bénéficié d’un accompagnement pour définir un projet professionnel et sortir de l’isolement. Les femmes reçues sont souvent des femmes seules avec des enfants à charge.
Deux autres chantiers d’insertion sont proposés, cette fois-ci pour un public sous main de justice. Le premier a été mis en place en 2009 en collaboration avec le service pénitentiaire d’insertion et de probation du Val d’Oise et la commune d’Ermont, et a reçu l’habilitation « Chantier insertion » par la DIRRECTE en 2011. Le second a été proposé avec la commune de Saint-Prix pour l’entretien de son espace naturel sensible d’intérêt local, et celui-ci a obtenu l’habilitation en 2012. Ces chantiers sont réservés à des personnes condamnées bénéficiant d’un aménagement de peine. En 2013, vingt-sept personnes ont été embauchées dans le cadre d’un contrat unique d’insertion, douze sur le chantier d’Ermont et quinze sur celui de Saint-Prix. Vingt-et-une personnes sont sorties de ce dispositif dont douze sorties dites « positives », ce qui veut dire qu’un peu plus de la moitié de ces salariés ont soit trouvé un emploi (en CDI, en CDD ou en intérim), soit intégré une formation.
L’association met tout en oeuvre pour consolider et développer cette dynamique d’insertion, pour témoigner que la pauvreté et l’exclusion ne sont pas des fatalités.

(*) Centre Pédagogique pour Construire une Vie active (CPCV)

Jennyfer Page
Responsable communication au CPCV Ile-de-France