29.10.2014
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Ce choix est dans toutes les consciences, particulièrement depuis que la crise a mis à mal nos modèles économiques et sociaux, sur lesquels nous avions construit près de quarante années de croissance et d’amélioration globale de nos conditions de vie : nous étions plus riches chaque année, le progrès annonçait chaque jour des lendemains encore plus enchanteurs…
La crise que traverse notre société questionne notre vivre-ensemble : dois-je faire confiance à mon voisin, à mon ami ? Dois-je (encore) écouter et croire nos politiques, nos gestionnaires, nos scientifiques ? Il y aura toujours de beaux
esprits pour prouver, exemples à l’appui, qu’ici et là on nous a menti, on nous a floués… Mais alors ne resterait-il que méfiance, doute permanent, soupçon ? À coup sûr, ce serait invivable et mortifère tant nous avons besoin de nous appuyer
sur quelqu’un sur qui compter.
Une voie probable réside dans l’ouverture au dialogue : si l’on se parle, si l’on se connaît, si l’on comprend qui est l’autre et si celui-ci sait qui on est et ce qu’on cherche, alors il y a un chemin de confiance et, plus tard, de fraternité.
C’est un tel chemin qui est à l’oeuvre aujourd’hui quand des associations protestantes gestionnaires d’EHPAD tentent la voie du dialogue et de la compréhension mutuelle pour construire ensemble un avenir plus serein, plus
fraternel, où la coopération viendra ici pallier la fragilité des uns, où le conseil viendra là aider à réfléchir sur les enjeux et à apporter des solutions globales à des problèmes qui peuvent sembler, en apparence seulement, infranchissables…
Dialogue encore quand nous partageons avec nos financeurs les problèmes liés aux sombres perspectives de financement public, quand nous expliquons que les plus petits n’ont pas à subir les conséquences de la crise, eux qui n’ont déjà
plus grand-chose !
Ces paroles de paix et de confiance sont plus importantes encore que les actes, car elles sous-tendent la signification et l’acceptation de ces derniers. Les protestants sont probablement en première ligne, eux qui ont appris combien la
Parole est première, combien notre fraternité en dépend et combien aujourd’hui notre mission est, coûte que coûte, de s’opposer au silence, au mensonge et à la méfiance. C’est une lourde tâche que de (r)établir la confi ance, mais nous y
sommes appelés par notre engagement et notre foi.
Une bonne rentrée à tous !
Jean Fontanieu
Secrétaire général de la FEP
Source :
Edito de Proteste n°139, septembre 2014