07.07.2014
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À 3 ans, les enfants font leur première rentrée à l’école et, très tôt, peuvent être confrontés à des difficultés d’apprentissage. C’est pourquoi la Maison d’Enfants à Caractère Social de l’Association Caroline Binder, à Logelbach dans le Haut Rhin, accueille et accompagne des enfants âgés de quelques jours à 6 ans.
Le projet d’offrir un soutien aux enfants scolarisés est apparu il y a de nombreuses années.
Prévenir l’échec scolaire
Dès les premières années de maternelle, les enseignants faisaient souvent part de difficultés d’apprentissage. L’association Caroline Binder s’est alors employée à lutter contre une forme de fatalité, selon laquelle les enfants placés en établissement devraient porter le triple poids des difficultés familiales, du placement et de l’échec scolaire. La première réponse a été de penser « prévention ». En créant sur site un jardin d’enfants, nous souhaitions préparer les enfants à l’entrée en maternelle en favorisant les premiers apprentissages : bain de langage et socialisation dans un cadre propice et ludique, puisqu’il s’agit d’enfants âgés de 2 à 3 ans.
En parallèle, une action était menée par deux professionnelles : une psychologue et une éducatrice de jeunes enfants. Par leur complémentarité, ces deux professionnelles pouvaient répondre aux difficultés repérées en proposant à l’enfant un accompagnement adapté prenant appui sur les préconisations des enseignantes.
En 2012, la création du nouveau dispositif « MECS ouverte », destiné également aux enfants accompagnés au sein de leur famille, nous a imposé de nous adapter. Nous avons alors revu le projet initial en l’articulant autour d’un accompagnement élaboré conjointement avec l’enseignant, le parent et l’éducateur référent famille.
Soutenir aussi les parents
À travers des rencontres régulières réunissant ces différents interlocuteurs, il s’agit désormais de mieux cibler les faiblesses éventuelles de l’enfant mais aussi de familiariser le parent à la scolarité et de faciliter la communication avec les enseignants.
Il nous est apparu de façon relativement pointue que le souvenir du parent quant à sa propre scolarité n’était pas chose évidente. Au contraire, une expérience personnelle entachée de souvenirs douloureux n’était pas aidante pour inscrire son enfant dans une fréquentation régulière ou pour combattre l’émergence d’éventuelles difficultés.
C’est pourquoi l’éducateur devient ici le facilitateur d’une parentalité sur le versant scolaire en proposant des activités pédagogiques et ludiques qui vont réconcilier le parent et l’enfant avec la demande de l’école.
Concrètement, les modalités d’un tel projet se déclinent de plusieurs façons : au domicile, en s’appuyant sur des jeux et livres apportés par le professionnel, par des sorties mais aussi au sein d’ateliers proposés et animés par une éducatrice de jeunes enfants et une bénévole les mercredis matin. L’ambiance conviviale de ces ateliers, les supports informatiques et la variété des outils sont une condition essentielle pour accrocher notre public et l’inscrire dans une envie et une continuité.
L’enjeu est réellement de dépasser le simple soutien à l’enfant pour qu’à travers nos actions, la scolarité de l’enfant prenne sens chez son parent et que celui-ci puisse réellement s’approprier l’accompagnement de son enfant. Le défi est parfois de taille face à des parents qui ont pu être en rupture scolaire et qui se disent résolument fâchés avec l’éducation nationale.
Cependant, il est essentiel de dépasser ce premier discours et faire émerger celui que chaque parent côtoyé possède au fond de lui à savoir : « Moi, je veux que mon enfant ait une belle vie ».
À Caroline Binder, en proposant ce soutien scolaire, nous misons sur le petit coup de pouce propice à la réalisation de leur vœu !
Maryse Brebion
Directrice Adjointe du Pôle Petite Enfance à l'Association Caroline Binder
Source : Initiative, Proteste n°138, juin 2014