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Exilés : l’accueil d’abord !

Communiqué
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Les femmes, les enfants, les hommes qui fuient un pays ravagé par les guerres et leur cortège d’atrocités, sont contraints à l’exil car c’est pour eux l’unique voie vers la liberté, l’avenir, la vie. La France, comme beaucoup d’autres pays d’Europe, se cantonne à un accueil parcimonieux, étroit, qui n’est à la hauteur ni de ses principes, ni de la situation, ni de l’avenir.
Pour accueillir les exilés, la République doit et peut faire mieux.

Liberté, égalité, fraternité... mais un accueil étriqué

Aux conflits qui ravagent l’Irak depuis une génération s’est ajoutée depuis cinq ans la guerre en Syrie, sous ses multiples visages. Quatre millions de personnes cherchent un refuge là où elles le peuvent. La France a consenti un accueil spécial de 30 000 réfugiés, sur deux ans. C’est beaucoup   moins que les pays voisins de la Syrie ou que l’Allemagne ; c’est même moins de la moitié de l’effort du Canada par exemple, pourtant deux fois moins peuplé que la France. A la fin mai, neuf mois après cette  annonce, moins de 500 personnes avaient été accueillies dans ce cadre. La France, l’un des pays les lus riches du monde, berceau des Droits de l’Homme, n’est pas à la hauteur de ses capacités et n’honore pas ses principes. Elle doit d’urgence mettre en place une politique d’accueil plus généreuse.

 
La France doit faire plus et mieux

Le respect des principes de dignité, de liberté, de fraternité humaine, commande de porter un regard fondamentalement positif sur celles et ceux qui se risquent à l’exil.  Les engagements de la France en matière de Droits de l’Homme doivent la conduire à s’éloigner de solutions juridiquement douteuses, elles l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, et à accorder une protection  plus large. Nous ne sommes pas dans une crise provisoire. Les conflits qui donnent naissance à tant de tragédies et   d’exils, les migrations pour raisons écologiques et économiques, vont durer. Il est vain d’espérer un retour proche à la normale. Fermer toujours plus les frontières n’a jamais été  une solution. La  politique d’accueil doit s’inscrire dans la longue durée.  Il faut répéter, face aux préjugés, que l’arrivée d’exilés est un atout y compris économique pour les pays d’accueil, et non un fardeau*. Un accueil plus généreux serait au service du rayonnement international de la France, qui est de plus en plus vue dans le monde, à commencer par les exilés eux-mêmes, comme un pays inhospitalier, frileux, ne mettant plus vraiment en œuvre ses convictions.

 
Une majorité de Français souhaite un accueil plus généreux

82% des Français souhaitent que la France accueille des réfugiés.63% estiment que la France doit faire plus. 9% – soit six millions de Français – sont prêts à ouvrir la porte de leur logement dans ce but**. Cette enquête confirme celle publiée par la Fondation Bertelsmann***. Beaucoup de responsables français et européens semblent paralysés par les rhétoriques populistes et d’extrême-droite. Or les Français, comme les européens dans leur ensemble, attendent de leurs responsables un élan à la fois volontariste et réaliste en faveur d’un accueil plus large des exilés qui fuient l’horreur et la mort. La France doit s’engager plus elle-même et être à l’initiative d’un effort européen généreux et équitable.

* Voir par exemple les rapports annuels de l’OCDE (www.oecd.org)
** Sondage Globescan / Amnesty international, 19 mai 2016. (www.amnesty.fr)
*** Le 16 février 2016. (www.bertelsmann-stiftung.de)

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